Le puit à neige, comme son nom l’indique est un puits rempli de neige. Sur la crête des montagnes voisines, du pic Nélouos, à la Masane, au Safort il tombe de la neige plusieurs fois par an. On sait tous qu’il est agréable, l’été, quand il fait très chaud de boire de l’eau fraîche. Il n’en a pas toujours été ainsi.

Comme dit le proverbe « les pauvres ont la glace en hiver et les riches en été », ce qui est agréable pour les uns et désagréable pour les autres. Et c’est vrai qu’avant la construction de ces puits, il était bon, le soir à l’ombre de boire un verre de Megemel ou d'un vin de Masrès. Et les hommes de Masrès ont décidé de faire perdurer ce plaisir en créant des puits stockant la neige en été. Il fallait stocker la neige ou la glace en hiver, et la ressortir en été.

Sitôt dit, sitôt fait. Il suffit de creuser un grand trou ou puits dans la montagne, pas trop loin de la neige. Choisir surtout un endroit ombragé, à l’abri du soleil, exposé au vent du nord et le tour est joué. Une fois le puits creusé, il faut l’étanchéifier avec des pierres sèches plates entassées les unes sur les autres et recouvrant toutes les parois. On laisse un trou au sommet par où on jettera la neige en hiver en la tassant bien pour la transformer en glace. Une porte en bas fermée pour permettre de sortir la glace en été.

Il existe plusieurs puits dans autour de Masrès souvent très profonds (30 à 35 mètres et de 3 à 10 mètres de diamètre) En cherchant bien on devrait en trouver des dizaines de ruines de ces constructions ou qui sait ce que l'on a pu y jeter.

Mais pour la pluplart, les puits à neige sont devenus les instruments d'une une industrie florissante. En été, les neigeurs Masriens montent pendant la nuit, découpent des pains de neige qu’ils entourent dans des sacs ou des tissus mouillés. Ils chargent ensuite les mulets et partent avant que le soleil ne se lève livrer les tavernes, les estaminets, les buvettes, guinguettes et auberges. Ainsi que les bourgeois, les poissonniers, les monastères et les bouchers…