Il y a quelques années encore, les faibles vestiges des villages alentours et leurs envahissements par la végétation concouraient à une impression de chaos et à l’idée qu’il ne subsistait plus grand-chose de la cité de Salmam. Malgré ses apparences modestes, cette cité comtale a encore tout pour surprendre et pour séduire les voyageurs de Tadil. Une fois passé les maigres murailles de pierre, la cité vit encore des jours paisibles.

La cité semble avoir été une réalisation d'influence dorimienne dont les indices restent visibles dans l'organisation des salles de commerce. Les salles de commerce sont des grandes pièces surcreusées et voûtées dotées en leur centre d’une margelle qui abrite une citerne assaillie par les négociants et les habitants lors des grandes foires. Les salles de commerce rassemblent la population et les principaux intendants du comte de Salmam. Le comte quant à lui ne sort presque pas du petit donjon semi circulaire à gorge fermée.

Les plus beaux bâtiments sont si bien réunis autour du donjon qu'ils forment le quartier le plus riche de la cité. Les riches propriétaires sont surtout des vendeurs de chevaux parfois des gens au service du comte. L’ensemble de ce quartier a été réalisé dans un appareillage en pierres lisses de belle facture et ornementés de quelques gargouilles effrayantes. La plupart sont à l'effigie de chasseurs équestre. Sans conteste le passe-temps des grands de la cité.

On dit qu'on gagne toujours quelque chose à Salmam mais l'on n'y perd quand même facilement ses habitudes de petit négociant de tissu Jandalar. Salman à la triste réputation de ne pas négocier ses prix lorsqu'il s'agit de chevaux. Par trois fois j'ai perdu ma négociation lorsque je tentais de rabaisser les prix de l'astelier du négociant magnate établit près du fleuve. Ce sont des magnates qui tiennent l'endroit, et je dois bien reconnaître que Salman laisse ces gens vivrent entre ses murs. S'ils savaient ce qui s'est passé à Armardor, ils les écarteraient bien vite. Quoi qu'il en soit certains font de très bons vendeurs et acceptent les négociations.

La cité de Salmam n'est pas bien grande, mais possède une écurie bien échalonnée. Considérées comme les mieux fournies du royaume, les écures sont le chef-d'oeuvre du comte de Salman du IIIème siècle. Aujourd'hui l'on compte près de d'une trentaine de chevaux de races différentes et sa surface.

Les gens de Salmam sont de bons cavaliers mais aussi de bon ferroniers. Il m'est arrivé plus d'une fois d'aller faire réparer mes attelages aux maisons situés un peu plus loin sur le fleuve. Les gens vous permettent de laisser paître vos bêtes le temps qu'ils terminent leur réparation et vous les payer au temps qu'ils ont passé sur votre bien.

Les gens de Salmam ne sont pas exempt de défaut et le comte à créé deux détachements de cavaliers particulièrement expérimentés, formés et endurçis dans les régions arganes à force de pourchasser les hordes des pirates qui s'aventurent trop dans l'intérieur des terres lorsque la flotte Baltienne ne surveille pas la région. Les gens savent de plus qu'ils ont des magiciens capables de retourner les monstres contre la cité et parfois les villages côtiers sont entièrement détruits. C'est pourquoi le comte avec l'aide de la cité de Fereas a doté la région d'un étroit réseau de tours fortifiées parfois surveillées par des gardes inquisitoriales lorsque les temps sont durs.